Finir avec la confusion entre recyclage et compostage, c’est libérer des gestes simples qui font une vraie différence. Recyclage et compostage ne sont ni rivaux ni interchangeables : ils se complètent. Voici un guide clair pour démystifier le sujet et adopter les bons réflexes au quotidien.

Recyclage vs compostage : clarifier les rôles

Le recyclage consiste à transformer des matériaux existants en nouvelles ressources. Métal, verre, papier-carton et certaines matières plastiques peuvent redevenir emballages, objets ou fibres, à condition d’être triés proprement. L’enjeu majeur est la qualité du flux: plus il est propre et homogène, plus il a de valeur et plus il est effectivement recyclé. Les erreurs de tri (restes de nourriture, liquides, objets non acceptés) “contaminent” le lot et le rendent inutilisable.

Le compostage, lui, est un retour à la terre. Il décompose la matière organique (épluchures, restes végétaux, papier souillé) pour produire un amendement riche en nutriments et en carbone stable. Ce processus, en présence d’oxygène, évite la formation de méthane que l’on observe dans les décharges. À la clé: sols plus vivants, meilleure rétention d’eau et bouclage naturel du cycle de la matière.

Ces deux voies sont complémentaires, pas concurrentes. La hiérarchie des déchets reste la boussole: d’abord réduire et réemployer, puis composter les matières organiques, et recycler les matériaux qui s’y prêtent. Chercher à tout mettre au recyclage par “tri d’espoir” (wishcycling) ou glisser du plastique dans le compost ne fait que nuire aux deux systèmes. Recyclage et compostage, mettre fin à la confusion, c’est choisir la bonne filière pour chaque déchet.

Que mettre où : guide simple des bons gestes

Bac de recyclage: pensez “matériaux, propres et secs”. En général, le papier et le carton non gras, les boîtes métalliques, les canettes, les bocaux et bouteilles en verre, ainsi que de nombreux emballages plastiques sont acceptés (les règles précises varient selon votre collectivité). Videz et rincez légèrement les contenants, laissez-les sécher, aplatissez le carton. Évitez d’y mettre des emballages souillés par des aliments, des objets mixtes difficiles à séparer, ou des formats non acceptés localement.

Compost: pensez “matières organiques, sans plastique”. Épluchures, marc de café, filtres et sachets de thé sans agrafe, restes végétaux, fleurs fanées, coquilles d’œufs écrasées, serviettes et cartons brun non plastifiés et souillés de nourriture y ont leur place. À la maison, limitez viandes, poissons et produits laitiers qui attirent nuisibles et odeurs; en compostage industriel, ils sont souvent admis. Alternez “verts” (humides, azotés) et “bruns” (secs, carbonés), aérez et surveillez l’humidité.

Cas piégeux: les objets “biodégradables” ou “compostables” (gobelets, couverts, bioplastiques) ne vont ni au recyclage, ni au compost domestique, sauf mention claire et filière disponible; ils nécessitent, la plupart du temps, un compostage industriel. Les boîtes à pizza grasses sont compostables si non plastifiées, mais pas recyclables. Les tickets de caisse thermiques, lingettes, couches, vaisselle cassée, céramique et miroirs vont à la poubelle résiduelle. En cas de doute, consultez l’appli de tri de votre ville: mieux vaut un doute levé qu’un flux contaminé.

Recyclage et compostage: démystifier la confusion, c’est adopter des réflexes simples et cohérents. Un emballage propre et sec? Recyclage. Une matière organique ou un papier/carton sali de nourriture? Compost. Le reste va à la poubelle résiduelle. Avec ces repères et un coup d’œil aux consignes locales, chaque geste compte et renforce l’efficacité des deux filières.